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Le Cassandre
3 novembre 2016

La résponsabilité sociétale des entreprises

Le gouvernement chinois ne ménage pas ses efforts pour encourager, voire contraindre les entreprises à assurer leur pleine responsabilité sociale. Il le fait dans deux domaines?: la lutte contre la pollution et la lutte contre la corruption. Cette double orientation n’est pas le fruit du hasard. Les citoyens chinois sont particulièrement mobilisés contre la corruption – ils l’étaient déjà depuis des siècles sous l’Empire – et pour la protection de l’environnement – ils sont surtout sensibles aux conséquences de la pollution dans les grandes villes, particulièrement à Pékin et dans le nord du pays. Les premières lois adoptées sur la responsabilité sociale des entreprises datent de 2005. Aujourd’hui, les bourses de Shanghai et de Shenzhen obligent les entreprises cotées à publier un rapport "RSE". Il y a deux ans, le gouvernement a contraint les 15?000 entreprises les plus polluantes, y compris les entreprises publiques, à publier les chiffres de leurs rejets polluants. Depuis peu, les entreprises qui enfreignent les lois sur l’environnement n’ont plus accès aux grandes banques ni aux marchés publics. Et en matière d’environnement, les entreprises doivent souvent céder à la pression sociale, souvent plus forte que celle du gouvernement. En matière sociale, on a aussi fait des progrès, sur la sécurité sociale et les retraites. Et le salaire minimal augmente régulièrement, plus vite que le PIB. “Les premières lois adoptées sur la responsabilité sociale des entreprises datent de 2005. Aujourd’hui, les bourses de Shanghai et de Shenzhen obligent les entreprises cotées à publier un rapport “RSE”” Certes, ces dispositions peuvent être contournées, quand les entreprises polluantes, par exemple, financent elles-mêmes les organismes chargés de les contrôler. Et la situation des “mingongs”, ces ouvriers qui quittent la campagne pour travailler dans les villes, n’est pas éloignée d’un esclavage moderne. Les entreprises occidentales, donneuses d’ordres, ont d’ailleurs leur part de responsabilité dans la production au coût le plus bas. Quant à la lutte contre la corruption, elle est trop répandue et trop installée dans les mœurs chinoises pour être rapidement anéantie. Des mesures gouvernementales en faveur de la RSE, on est passé, depuis quelques années, à la création d’entreprises sociales, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’environnement. Ces nouveaux entrepreneurs sont plutôt jeunes (63?% d’entre eux ont moins de 40 ans) et éduqués (100?% ont un diplôme universitaire). La moitié d’entre eux a l’expérience des études ou du travail à l’étranger. Mais la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous?: 42?% de ces entreprises seulement génèrent des profits. Elles n’en trouvent pas moins des investisseurs. Comme si, après l’ère du développement, qui est pourtant loin d’être arrivée à son terme, venait celle de la responsabilité sociale.

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